L'Horlogerie...Métier noble, artisanat de luxe, précision enviée. Egrener le temps. Découper le temps naturel en tranches de temps social. "Une heure de retard", "chauffer trois minutes", RTT et rendez-vous.Je ne porte plus de montre depuis que j'ai commencé à jouer au basket de manière intensive. Il y a...17 ans. Trop gênante. Le fait de n'avoir jamais eu de couvre-feu par ma mère explique certainement cette non-nécessité. J'ai depuis toujours, et donc sans l'aide d'une Flik-flak ou d'une Swatch, été d'une ponctualité maladive. Jamais un retard à l'école, ni nulle part ailleurs. Plutôt une demi-heure d'avance partout. Une demi-heure d'attente. D'ennui. Quand les gens en retard eux se font désirer, et excuser, personne ne trouve rien à dire aux gens en avance. Même les patrons, responsables et autres chefs d'équipe n'ont plus cette valeur. Et pourtant. Le portable. Le téléphone portable. Moins gênant au poignet que la montre, le téléphone est là pour donner l'heure, servir de réveil, d'agenda, organiser et prévenir, tel une secrétaire disponible 24h/24. Le téléphone. Cette plaie qui a réintroduit le temps social dans ma vie. L'horlogerie déguisée en moyen de communication. Je dois regarder mon écran de téléphone une bonne centaine de fois par jour, pour deux textos reçus et un appel entrant en moyenne. 80% de ses regards sont inutiles. Lancés par l'utopie.L'horloge de mon téléphone est réglée avec dix minutes d'avance sur l'heure officielle, tout comme toutes les horloges de mon quotidien; pourquoi un micro-ondes ou un lecteur dvd affichent-t'ils l'heure? C'est inutile. Encore un coup du triangle cyclope.
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