mercredi 5 novembre 2008

Thibault Delcourt

"Si tu t'appelles mélancolie"...

Aussi loin qu'j'm'en souvienne, j'ai toujours été un peu triste, toujours en train de penser à un truc, sans savoir forcément à quoi.
J'ai toujours été super-marrant aussi, c'est pour ça que j'ai mis "Testeur de montagnes russes" dans mon profil Facebook. J'fais qu'ça depuis si longtemps, faire le clown pendant une heure, amuser la galerie, montrer mon cul, user de bons mots, et l'heure d'après m'enfuir dans mon p'tit coeur, jouer avec mes souvenirs. Mon p'tit coeur est pas en chocolat, mon colon est en chocolat. J'avais envie d'le préciser pour Olivia. Olivia je t'ai déjà croisé devant chez toi, à Montmartre. La première fois qu'j't'ai entendu j'ai trouvé ta voix si belle, c'est la première fois qu'la France t'entendait. Tu chantais un titre de Vanessa Paradis si je me souviens bien, c'est la seule fois où j'ai regardé la Star'Academy de ma vie. J'écris toute la journée, en tapant sur mon clavier ou en écrivant dans ma tête, comme Biggie ou Jay-Z. Les mots sortent, sans arrêt, les mêmes, des nouveaux, dans un ordre, dans un autre, et puis par moment une dizaine s'accordent vraiment bien, comme un homme et une femme. Alors je les répète, ils sonnent, je rêve de les chuchoter dans une oreille, de les écrire, de t'imaginer les lire. J'ai écrit les 5 mêmes lettres et les 4 mêmes lettres pendant 10 ans, elles arrivaient à contenir tout ce que j'éprouvais, elles servaient de barrage. Aujourd'hui, ce dernier a lâché, j'suis comme une rivière en crue, un volcan. J'suis la Nature qui reprend ses droits, qui coule là où elle a toujours coulé, qui nourrit et détruit. Naughty by Nature, j'ai acheté le sweat que je porte en 1994, la même écorce, la même peau, la même sève, on me plante, déplante et replante au gré du vent. J'suis plein d'graines, tu crois qu'j'ai jamais voulu avoir d'arbustes? Même si ce monde est pourri jusqu'à la moelle, c'est bon la moelle, ça se sert dans les restaurants, alors? "Be my baby", "Tainted Love", "Knock on wood", les trois chansons que mon père passait le plus chez ma grand-mère entre 1982 et 1987, trois chansons indémodables, trois chansons qui m'évoquent mon enfance. Putain d'enfance, pourquoi t'es parti Papa? Tu pouvais pas prendre sur toi bordel, regarde nous, on est magnifiques, t'as fait trois chefs d'oeuvre, dont un qui est parti te rejoindre. T'avais une femme magnifique, t'avais tout, l'argent, le travail, des gens qui t'aiment. Vous croyez que je reproduis un schéma au hasard? Evidemment qu'j'marche sur les pas de mon père, c'est génétique. J'aime les gens, trop, j'aime trop tout, je ne sais pas dire non, on m'a jamais dit non, j'ai toujours tout eu, j'ai toujours tout pris. "Ain't no half steppin'". Faire les choses à moitié? 'Connais pas. T'arrives sur un mur tu prends toute la place, de gauche à droite de haut en bas, personne doit pouvoir se mettre à tes côtés, c'est ça l'game. J'veux être dans la tête des gens, être les lèvres que les filles n'oublient pas, l'épaule la plus confortable dans laquelle elles aient niché leur tête, les mains les plus rassurantes. Pourquoi? Parce qu'un dimanche j'étais cool, "chilling", et on m'a dit qu'mon frère était mort. J'ai pas besoin de faire 50 psychanalyses pour savoir de quoi j'souffre. J'souffre du manque d'amour, et en même temps quand j'en ai je le perds parce que je pense à ceux que j'ai perdu une heure sur deux. J'suis aussi triste pour mes morts que pour mes vivants, Papy, Papa, Vianney, Thierry, Axe, Soar, Justine, et tous les gens que j'ai jamais eu l'occasion de connaître, tous les gens que je ne vois plus, wesh Jeedma t'es où? qu'est-ce que tu deviens? ça t'avais plu Cap Nord? Putain j'ai vécu dix mille trucs géniaux, j'vais pas m'plaindre des gens en vivent pas un centième dans leur vie. J'éclate de la couleur sur des photos grisâtres, du rose, du bleu, du jaune, du vert, du noir, du blanc. Je sais que tout le monde m'aime, mais pourquoi tout le monde se tait? Criez-le, à moi, à tout le monde.
Wesh Thibault tu te demandes pourquoi j'ai écrit ton nom? Rappelle-toi comment tu me surnommais au lycée, rien n'a changé, je louche toujours, et j'écoute toujours Joe Dassin. V'là pourquoi t'es dans Google.

3 commentaires:

Hugo a dit…

Un commentaire pasque depuis un moment je me demande pourquoi j'en n'ai pas encore laissé un.
Je sais juste pas quoi dire, à part que quand DJ Premier est passé, je serais allé si j'avais pas été cloué au lit, malade. Ca aurait été bien en plus de se voir dans un autre contexte.
C'était bien ?

L'Horloger a dit…

C'était sur-chanmé! 12h de concert en deux jours, donc sueur+décibels+1000 classiques Soul/Funk/Hip-Hop+15h de marche dans Paris= bonne fatigue!!!

Anonyme a dit…

HEOU TENAS,

Des rimes à la pelle, des lettres que j'éppelle!!

Putain rememeber this mon pote!

Tu penetre tjs en France comme dans une shoune!

Comment va, tu est devenus MC Daron Dassin l'écrivain ou bien?

BECOTS

Thibault