mercredi 19 novembre 2008

Suite et fin de l'extrait...

Il ne faisait pas bon traîner trop prêt de mon panier, surtout quand on était une fille.
Assise sur la ligne extérieure gauche, contre le mur des salles de classe elles perturbaient mon espace vital. Quelques ballons ont du les « atteindre ».

Une autre elle a eu moins de chance.

Un jour que nous étions sortis en avance pour la récréation, je fais mes shoots, je crois même que je m’entraîne au lancer-franc, ça étonnerait plus d’un de mes coachs, Bruno ou le père de Jean-Phi , Pierre, donc le souligner n’est pas innocent.

Je suis seul dans la cour, je ne sais pas où sont les autres. Et là, quelques « petites » arrivent, elles devaient être trois, des 5ème ou 6ème. Se moquent de mes shoots ratés, piaillent, tournent autour de moi. Aimablement je leur demande d’arrêter. Une fois, deux fois. Devant leur insistance, je menace, une feinte d’envoi de ballon, une main levée.
Face à leur regain de force et de décibels, et leur inconscience de mon passé de violenteur de la femme, et de l’homme, bim.
Ca tu l’as pas vu arriver celle-là. Je vois encore ta surprise, et ta peur aussi. Il faut dire que je n’y étais pas allé à moitié. Je t’avais décoché une belle baffe, atteignant ton petit visage braillard avec le scaphoïde, cet os du bas de la paume, dur et saillant.
Forcément le sang coula. Forcément je me fis convoquer. Je ne sais pas si ma mère le fut aussi, je ne sais même pas si cela revint à ses oreilles. Toujours est-il que je me fis donc coller 4h, au moins, et qu’une dame, mais alors qui était-elle aucune idée, me demanda cette chose : faire une dissertation sur la violence. Grande pédagogie inculquée dans cet ordre, que je résolus en demandant à ma sœur si elle avait déjà abordé ce sujet, et miracle, elle venait de l’aborder en philosophie, puisqu’elle était au lycée. Je rendis une copie identique à la sienne, sans même lire ce que je recopiais, et obtenais les félicitations de cette dame. « Tu vois tu as compris c’est bien je suis très contente », ou un truc dans le genre. Blah blah blah.

Véronique, la deuxième, était assise avec une amie. Elle regardait « ma bouche en cœur ». Elle était amoureuse de moi, malgré ce que l’on allait lui faire. Aaah salop.

Qui eut l’idée à la base ? Qui fomenta cette vengeance sadique ? Il me semble que Jory, dit Jost, avait un contentieux avec elle qui traînait, par rapport à Jessica je crois.
Jory était grand. Il avait presque fini sa croissance en 4ème. Il avait une mob, des rangers, et était scout. Et, dans les détails tout est flou, un dessin m’apparaît cependant. Un dessin de Romain. Romain avait ce talent depuis qu’on était petits. Il avait une facilité à croquer, à dessiner des personnages.
Et là, il avait dessiné un mixeur, le truc pour les fruits, avec la tête de Véronique dedans, et du sang, bien rouge, il avait un bon feutre, qui éclaboussaient partout, avec des morceaux de cervelles et autres détails. Plus les bulles, de la bd, pas les bulles de sang, ah ouais du détail attention c’était pas la moitié d’un dessin, « bulles » qui devaient faire dire des horreurs à Véronique.
S’en suivit ce que l’on appelle un harcèlement, tout simplement. Par amitié, lâcheté, oisiveté, méchanceté, qui sais, je suis rentré dedans, je ne m’innocente de rien. Aller gueuler en bas de chez elle les pires insultes, cacher son cartable sous la neige, d’autres dessins, plus un amas de crasses en tous genres dont Jory et Romain se souviennent sûrement.
J’ai presque envie de les appeler pour leur rafraîchir la mémoire, parce que là elle fait pas gangsta du tout cette anecdote. Hum…Hésitation.
Elle aussi doit s’en souvenir, et s’en foutre si ça fait gangsta ou pas. Ca paraît pas grand-chose au 21ème siècle et à un mec qui brûle sa meuf parce qu’il est véner qu’elle sorte avec un mec de la téc’ d’à côté je sais, mais à l’époque ça nous paraissait hardcore.
Faudrait juste que les deux compères me rappellent deux-trois phases bien rudes.

Mais, toutes les bonnes choses ont une fin(j’rigole Véro)et Monsieur Decubber nous convoqua un jour un par un dans son bureau. Un midi, un mercredi. Mercredi puisque j’étais sorti après l’entretien, que dis-je le procès à huis-clos, et donc cela signifie que je n’étais pas collé.
Ces paroles résonnent encore :
« Vous êtes un prédateur Monsieur Harmignies, un prédateur ». Dit comme ça, en 1993-94 peut-être, à 13 ans, ça ne me parlait pas trop, mais avec son exemple des lions qui pourchassent une gazelle, là ça m’évoquait plus de trucs. Enfin ça me mettait surtout des images en tête, façon documentaire National Geographic, mais de leçons ça non.

Etonnant que je ne sois pas collé ce mercredi.

J’ai eu ma première exclusion en 4ème. Monsieur Decubber ne voulait pas de moi en 3ème, et j’ai du faire le forcing pour rester. Mal lui en as pris de m’accepter !

Ma 3ème. J’y songe avec nostalgie, vraiment.
Mais avant je voudrais dire que Véronique, la première, avait voulu sortir avec moi en 4ème. A nouveau. Les premiers jours. Il faisait beau, j’allais ranger mon vélo, un Rockrider bleu que je me ferais chourer dans ce garage à vélo, et c’est Stéphanie qui était venue me le dire. Ca m’avait surpris, mais toujours pas décidé à l’embrasser. Pourtant j’étais amoureux d’elle. J’te jure Véro, j’voulais sortir avec toi, j’te snobais pas.
Je vois le voyage de classe, de quelle classe je ne sais pas, où, je ne sais pas, et durant lequel elle avait été si gentille, elle aurait tellement voulu qu’on s’embrasse et qu’on officialise notre amourette.
Je vois la boom d’Agathe aussi d’un coup. Dans son garage. Avec du « Mr Vain » et tous les tubes dance de l’époque. Et Véronique qui m’engueule de ne pas l’inviter à danser, de ne pas faire le premier pas.

J’étais accepté en 3ème donc. Je m’étais ressaisi lors du dernier trimestre de 4ème, j’avais été averti de mon probable redoublement, et j’étais passé, sur ordre, du fond de la classe au premier rang, à côté de Claire, la jumelle de Laure. Claire m’a aidé à me concentrer, et m’a filé un sacré coup de main pour obtenir des notes plus correctes. Et puis j’étais devant, donc j’avais moins l’occasion de monter et de mener à bien toutes sortes de coups tordus.
Elle ressemblait pas du tout à Laure Claire. Mais alors pas du tout. Comme l’autre Claire qui ne ressemblait pas à sa jumelle, sans prénom, désolé. On avait deux paires de jumelles dans l’école. Merci Claire.




Voilà un petit exemple de ce dans quoi mon cerveau va piocher à chaque seconde, histoire de ne pas me laisser tranquille cinq minutes à regarder les vagues du Touquet, tranquillement assis sur la digue, ou à me concentrer sur une biographie de Francis Bacon.
Je pense tout le temps à l’un des épisodes, des personnages, qui ont été décrit ou qui vont l’être. Le lieu où je vis, Lille, y est pour beaucoup. Je connais ma ville par cœur, et chaque endroit m’évoque une rencontre, un rire, un paquet de gâteaux. Quand c’est pas un bâtiment ou une rue comme point de repère, c’est un panneau noir de fleuriste sur lequel est écrit « Aujourd’hui Ste Justine » qui me bloque le chemin, ou Stand by me qui passe au Casino le jour de ma rupture avec Gabrielle, puis One Love dans un autre Casino trois heures après. Vous m’direz qu’est-ce que j’fous dans deux Casino à trois heures d’intervalles.. !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

tu peux changer les couleures parce que fond noir avec lignes blanches après j'ai une persitence retiniène, je vois des lignes, comme si j'avais les lunettes à kanny west

Anonyme a dit…

Tout cela est vrai, pauvre Vero, à ma décharge le fait de m'être excusé... 10ans après. Hum, pas très classe, mais on sait tous que c'est ce psychopathe de Jory à l'origine du délire ;) J'me souviens aussi du pharmacien qui nous avait vendu le slimfast... tu cros qu'il nous aurait dit qu'on était des iench'? Quant à la soeur jumelle de Claire c'etait Laurine. héhé... take care broz