vendredi 26 septembre 2008

Contine

C'est l'histoire d'un petit coeur, dans une grande cage thoracique, comme il en existe des milliards sur Terre.
Il s'est toujours senti un peu petit, par rapport aux gros coeurs qui lui criaient dessus ou qui se fichaient pas mal de ce qui lui l'affectait.
Il a essayé de grandir, d'être plus fort, de faire au moins 5 fois 90 au développé, mais non, à chaque fois ses bras étaient trop petits aussi pour soulever une chose si lourde.
Il rentrait tout le temps seul de la salle de gym, et repensait à cet échec à la barre...
Alors il était triste. "Pourquoi suis-je un p'tit coeur si faible?".
D'autres choses ne l'atteignaient pourtant pas, les gardes à vue, les soucis d'argent, quoique depuis une poursuite avec un Rottweiler Boulevard La Chapelle il avait peur des chiens, et qu'il commencait à être énervé de ne même pas avoir un euro en poche pour s'acheter un pain au chocolat.

Et pourtant il ne faisait rien. Petit Coeur se serrait, Petit Coeur continuait à vivre.
Petit Coeur pensait à tous les autres Petits Coeurs, de filles surtout, qui l'avaient aimé, et pensait à Petit Coeur qui l'aimait, mais qui allait le quitter.
Et Petit Coeur ne faisait rien, rien, rien.

Puis Petit Coeur perdit son Petit Coeur, enfin la moitié de son Coeur s'en alla, voir si les Coeurs étaient plus rouges chez le voisin.
Alors Petit Coeur s'effondra. Il se serra si fort qu'il n'arriva plus à respirer, et tout ce qu'il contenait explosa. "Boom", "Splash", "Zvra", les émotions giclaient de partout. Petit Coeur était débordé, il ne savait plus où donner de la tête, et ne voyait plus rien tellement l'eau coulait le long de ses yeux, comme quand même avec les essuie-glace à fond tu ne peux plus rouler.
Alors Petit Coeur se rangea sur la bande d'arrêt d'urgence.
Il y resta une semaine.
Une semaine assis, comme une semaine en pyjama, à ne pas manger, à ne pas dormir, et à ne pas réflechir.

Puis la pluie s'arrêta, mais Petit Coeur était toujours aussi triste, quoiqu'un peu plus anésthésié. Il sentait moins son coeur se serrer. Mais tout de même.

Petit Coeur mettait la musique Techno à fond, car c'était la seule qui l'aidait à battre.
Quand il écoutait autre chose Petit Coeur se fêlait, craquait, et on avait un aperçu de ce qu'allait être la situation en Chine quand le barrage des 3 gorges en ferait de même.

Sa gorge justement à Petit Coeur, il n'en avait même plus une. Petit Coeur ne mangeait pas, n'avait pas d'appétit.
Petit Coeur envoyait juste de la couleur sur du bois, des murs, c'est la seule chose qui le calmait un peu.

Petit Coeur pensait toujours à sa moitié qui était partie...
Où pouvait-elle être? S'était-elle trouvé une autre moitié? Est-ce que la greffe prenait?

Petit Coeur était à vif, comme l'avait dit Mr Ponthieu, son directeur au lycée, en rendez-vous particulier: "Vous êtes un écorché vif Monsieur Harmignies".

Oui Petit Coeur est un écorché vif.

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