mercredi 17 décembre 2008

Obsessive Funk

J'ai l'impression de ne plus faire partie de la vie.

L'impression de "juste" vivre car il le faut, car décider de s'en aller n'est pas correct. Même si l'amour et l'amitié me sont dispensés par de nombreuses personnes, c'est ceux qui ne sont plus là pour le faire qui m'occupent le plus l'esprit.

"Faire le deuil"

Pour un mort ou un vivant, l'expression m'a déjà été assénée et m'a à chaque fois géné.

− Au fig. et fam. Faire son deuil d'une chose. Renoncer à, admettre la perte de. Je fais mon deuil de ce qui me choque [en Michelet] (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 2, 1863-69, p. 112). Le domaine spirituel était le seul auquel nous puissions prétendre. Il faut en faire notre deuil (Cocteau, Maalesh, 1949, p. 139).

"Renoncer à", "admettre la perte de", quelle drôle d'idée. Quel optimisme même.

Comment renoncer à l'Amour?
Comment admettre la perte de quelqu'un qui chaque jour vous faisait rire, vous aidait, vous faisait grandir?

Comment?

Les molécules, les discussions n'arrangent rien.
Des essaims de papillons envahissent mon ventre plusieurs fois par jour.
Qui sont-ils? Que veulent-ils? Que trouvent-ils? Qu'est-ce qui provoque leur arrivée soudaine et leur départ, me laissant fatigué de tous ces battements, de tout ce bourdonnement?

Je n'ai jamais trahi ma conduite, mon code d'honneur. Je suis le même depuis toujours.
Les mêmes scènes se répètent, avec de nouveaux acteurs, dans de nouveaux lieux, ou dans le même décor, avec les mêmes premiers et seconds rôles.

La nouveauté est une sensation que je n'ai pas éprouvée depuis si longtemps. L'excitation ultime.

J'avais déjà écrit ce qui va suivre quelque part, où...
Les jeux vidéos étaient avant, il y a plus de 20 ans maintenant, une métaphore de ce dont je parle. Le décor apparaissait au dernier moment. L'image qui me vient à l'esprit, le jeu, est Formula 1 sur Atari 2600. Le graphisme était si rudimentaire, la vitesse des processeurs si faible par rapport à aujourd'hui, que la route, les virages, se construisaient à la toute dernière seconde. On ne savait pas de quel côté tourner, de quel côté tourner le curseur de la manette, sauf si l'on arrivait à loucher sur le tracé du circuit, sommairement dessinée sur un côté de l'écran.

Alors après, il fallait être le grand-frère, et connaître le circuit par coeur, pour apprendre au petit frère à anticiper.

Par coeur, je connais ma ville, ma vie, par coeur.
Je n'ai plus de grand-frère pour m'aider à anticiper les virages, vu que lui en a raté un, dans la vraie vie. Enfin tu l'as pas raté, t'étais passager, te connaissant tu aurais réussi à avoir un accident aussi, mais moins grave, certainement pas mortel.

T'avais 26 ans. J'suis plus vieux que toi en vrai, sauf que t'as continué à vivre dans ma tête, et que t'es toujours mon grand-frère. J'te parle souvent, toi j't'entends rarement mais j'te vois, ça me suffit.

Les gens croient que je les esquive dans la rue. Ils croient une chose de trop: que je les vois. Je marche sur un chemin qui est le mien, avec une musique, une bande-originale. Je parle seul, je vois des visages à la place des façades, des plages à la place des visages, et je n'écoute pas quand on me parle.

Je vis ma vie, je l'aime, je la hais, je l'arrêterai si j'en ai envie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

du bon se texte.... courage....




moignon