jeudi 16 octobre 2008

"Tell me how does it feel"

Je ne supporte plus l'odeur qui me saute au nez quand je rentre dans mon appartement.
Je ne supporte plus la vue de ces centaines de bombes qui le dessinent.
Je ne supporte plus mes habits, la nourriture.
Je ne supporte plus l'utilisation de ces 26 lettres et 9 chiffres.
Ils et elles ont beau être la chose qui me permettent de communiquer, et d'écrire.

Ecrire. Pour quoi faire...

Pour raconter que j'ai du perdre plus de dix kilos en un mois et que je ne tiens pas debout le matin?
Que lorsque je me regarde dans la glace je pleure en voyant ce corps replié sur lui-même, en souffrance constante?
Que lorsque je ne tape pas sur ce clavier, que j'hésite entre deux mots, je vois mes mains trembler?

Que je me renferme de plus en plus, au point d'utiliser "vous" pour parler des gens qui m'aiment? Un "vous" presque haineux, qui vous reproche de ne pas encore m'aimer assez? Vous, comme si vous vous étiez ligués contre moi, comme si je n'étais pas "responsable" de ce qui se passe, de mon état. Mais je ne suis pas responsable.

Je n'ai pas mangé, ou presque, depuis 45 jours.
Je n'ai pas dormi. Sauf drogué au Temesta.
Je ne suis plus que l'ombre de ce que j'ai été, et on parle de moi sur les forums comme d'un mec mort, déjà.

On anticipe. On sent.
Vous anticipez. Vous sentez.

Je ne connais que trop le deuil pour m'excuser d'avance.

Je ne fais pas ça pour vous faire réagir, pour que vous vous manifestiez, que vous m'appelliez ou me laissiez des commentaires élogieux.

Je fais ça car mes tripes le crient, mon cerveau le fume.

Il y a 4 ans, jour pour jour, je vivais la même situation, la séparation, la rupture.
L'éloignement total des amis. La non-nutrition, les insomnies qui se succèdent et me cassent de plus en plus. J'avais à l'époque bien plus de force. J'avais tenté de guérir mon chagrin dans d'autres bras, alternant flirts, drague, baise vulgaire et machinale, et vraies histoires, d'amour, sûrement. J'avais encore à l'époque des liens de socialisation, école, crew, sport.

Aujourd'hui je répète le même schéma, se répète le même schéma. Sauf que je ne drague plus, je ne flirt plus, je ne baise plus.
Je marche dans la rue, sourcils froncés, visage marqué, casque sur les oreilles. Je ne vois qu'une personne. Une seule. Exceptées ma mère et ma soeur.

J'ai bien des gens au téléphone, de temps en temps, ou par mail, mais je ne vois personne.
Je ne vois personne.
Je ne vois personne.
Je ne vois personne.

Mes journées sont 16h d'errance, de solitude.
Mes nuits sont 8h de bug.

Dés que je ferme les yeux je ne vois que ces mêmes images, qui passent en boucle, encore et encore. Ces souvenirs qui me hantent. Je ne dors pas, chaque bruit me rend fou, du moteur de voiture aux ronflements de ma soeur, de la cour de l'école au "tik" du compteur électrique à 1h du matin.

J'ai peur des gouttes d'eau, des branches d'arbre, des panneaux. Je marche sur la pointe des pieds, j'ai envie de me laisser tomber dans la rue.

Qui suis-je? Comment en suis-je arrivé là?
Bordel, comment un beau mec d'1m90, intelligent, drôle, gentil, peut-il devenir un fantôme.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ptin... tu te souviens de ce kebab à la va-vite près de la gare, il y 6ans? On est dans ta caisse, à se morfondre mais pas trop, merci l'andalouse.J'venais de m'faire jeter par Tyfoo, et toi par Jess..." tu verras on va devenir des mecs trop classe, elles vont revenir en 5sec" Hum... on a merdé quelque part?